Lettre au lendemain d’un départ
La mort n’est rien,
je suis seulement passé de l’autre côté.
Je suis moi.
Vous êtes vous.
Ce que nous étions les uns pour les autres,
nous le sommes toujours.
Donnez-moi le nom que vous m’avez toujours donné,
parlez-moi comme vous l’avez toujours fait.
N’employez pas un ton différent,
ne prenez pas un air solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Que mon nom soit prononcé à la maison
comme il l’a toujours été,
sans emphase d’aucune sorte,
sans une trace d’ombre.
La vie signifie ce qu’elle a toujours signifié.
Elle reste ce qu’elle a été.
Le fil n’est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de votre pensée,
simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je vous entends, je ne suis pas loin…
Juste de l’autre côté du chemin.
Vous voyez ?
Tout est bien !